La rêverie sans objet

ALAIN TANNER – DANS LA VILLE BLANCHE (1983)

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Les films d’Alain Tanner sont très élégants. Sans manières, il met en scène des hommes qui tâtonnent à la recherche d’eux mêmes , au gré de rêveries délicates, simples et poétiques.
Dans La Ville Blanche relate une de celle là. Un marin déserte le port ou mouillait son navire au lieu de remonter à bord, il s’enfonce dans la ville. Le film se déploie a travers les lettres que ce dernier écrit à la femme qui, certainement, l’attend quelquepart. L’errance, l’attirance, la perdition sont autant des thèmes qui composent cette fable troublante et qui s’infusent dans le rythme et la belle lumière du film.
Les lettres du marin portent les saveurs de sa fuite, il y joint des cassettes vidéos ou il filme ce qui l’environne. Lisbonne. La chambre d’hôtel. La serveuse Elisa, refuge d’un moment. Mais la ville est aussi le théâtre d’une certaine hostilité, d’ une indifférence et d’un silence qui rendent inévitable la solitude.

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Sorti en 1983, ce film peu connu gagnerait justement à l’être, à l’instar de la plupart des films d’Alain Tanner. Ce réalisateur suisse commenca le métier en tournant des documentaires pour la télévision avant de réaliser ses premiers longs métrages à la fin des années 60. Il en réalisa une dizaine, lesquels évoquent presque tous un idéal libertaire et poétique qui se vit généralement en marge de la société.

ALAIN TANNER – LES ANNÉES LUMIÈRE (1981)

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Son film le plus connu, récompensé l’année de sa sortie par le grand prix du festival de Cannes, décrit une jolie rencontre. Celle d’un jeune homme ingénu, un peu paumé qui se prénomme  Jonah avec un vieillard étrange et bourru qui tient un garage à moitié délabré et lui confie du travail. La rencontre se mue en une relation profonde entre les deux hommes et une leçon de vie pour nous.

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Le projet du vieil homme est de fabriquer une machine capable de voler, construite sur le modèle morphologique des aigles qu’il élève dans son garage. Entreprise décalée et poétique qui fait des Années Lumière un film un peu a part, empreint d’une sombre tendresse et d’une sensibilité très particulière.

Les images d’Alain Tanner et les mots de ses films, soigneusement choisis et forts de cette élocution lente, précieuse et française furent de ceux qui marquèrent le cinéma de mes années lycée. Il est a cet égard un de mes réalisateurs préfèrés et je regarderais avec plaisir les trois ou quatre films qu’ils me restent à voir de lui.

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